750 grammes
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Ttoro de Ciboure
17 juillet 2008

Naissance..! Récit Charlie MONTET

     C'est en 1981, qu'à l'issue d'un conseil municipal, le regretté Jean IRAOLA, charcutier de son état et membre de la confrérie du Jambon de Bayonne,me fit part de la demande pressante d'un des membres les plus influents de cette noble assemblée.

     Alors qu'il achetait son poisson dans une des poissonneries de son quartier de Bayonne, la discussion s'engagea sur les valeurs nutritives reconnues de ce produit de la mer qu'il fallait promouvoir. La création d'une confrérie chargée de cette mission était évidente, pour lui.

     Le poissonnier qui était cibourien en parla autour de lui et le bouche à oreille fut efficace. L'idée parvint à Jean IRAOLA qui décida de réfléchir à la question.

    Très vite, il fut décidé de structurer un projet en donnant la priorité à une préparation locale, traditionnelle, préparée à bord des bateaux de pêche.

     Ainsi fut choisi le Ttoro.

     Ce plat à base de poissons était pour nous tous, le symbole des rassemblements en famille ou entre amis. Il représentait, quasi religieusement, les valeurs de partage carcactéristiques des pêcheurs. L'amour que ces hommes rudes portent au trésor de leur vie s'exprime pleinement dans la préparation de ce plat. Les produits de l'océan étaient traîtés avec le plus grand respect, caressés et parés avec délicatesse.

     Il m'a fallu consulter des personnages lettrés en mesure d'expliquer l'étymologie du mot "ttoro". La consultation d'éminents académiciens basques restèrent vaines, aucune racine n'expliquait l'origine de ce mot.

     Je me tournais alors vers des versions plus pittoresques qu' historiques ou linguistiques.

     C'est le truculent curé de Ciboure de l'époque qui contenta ma réflexion. A ma question une nouvelle fois posée, son esprit vif et la bonne connaissance de ses ouailles donnèrent une réponse pour le moins originale que je vous livre ici: lorsque les pêcheurs mangeaient du poisson, me dit-il, ils préparaient une sauce pour l'agrémenter. Afin d'en relever le goût, ils ajoutaient généreusement du piment qui venait titiller les papilles et enflammer l'arrière-gorge. L'assisonnement, parfois excessif, était comparé à l'entrée vigoureuse du toro dans l'arène lors de la corrida dont ils étaient amateurs. Telle la bête libérée qui impressionne à son arrivée, le piment envahissait brusquement votre bouche à vous en couper le souffle.

     Ainsi fut baptisé ce plat!

     Pour les annales de la Confrérie, la rédaction historique fut confiée au Commandant MEUNIER, érudit incontestable qui n'hésita pas à faire référence à une célèbre devise de Brillat Savarin:

     La première pierre de la Confrérie fut alors posée. Elle consista en la réalisation du premier ttoro dont j'eus la charge. Je le réalisai dans le cadre du déjeuner officiel des fêtes patronales, sous l'oeil exigeant de notre premier Grand Maître ( l' Armateur), Jean IRAOLA.

     Quatre-vingt-dix convives le dégustèrent dans les locaux accueillants des PEP de SOCOA. A l'issue du déjeuner, alors que j'étais toujours en cuisine, je reçus la visite du curé de Ciboure, venu me féliciter pour ce ttoro qu'il qualifia de "Ttoro du Diable": un compliment dans sa bouche!

     A partir de ce moment-là, il nous restait cinq mois pour organiser le premier chapître de la Confrérie.

     Pour ces premiers pas, elle fut parrainée par la Confrérie du Jambon de Bayonne. naturellement c'est encore Jean IRAOLA qui fut le catalyseur des énergies pour les préparatifs.

     Les capes furent l'oeuvre des petites mains de la Chambre des Métiers. En guise de remerciement, son président, Monsieur ARNAUDIN fut intronisé en cette occasion.

     Les médailles et diplômes furent réalisés par le regretté Roger BERNET, autre membre fondateur.

     Il fut décidé d'introniser un marin-pêcheur et une marchande de poissons locaux à chaque chapître.

     L'idée d' "EQUIPAGE" pour désigner l'ensemble des membres fut également retenue en cette occasion.

     Le premier Armateur fut Raphaël ARANAZ, alors Président des Syndicat des Marins et la marrine élue fut Madame POULOU.

     Rien n'aurait pu se réaliser, sans les premiers amis volontaires pour l'embarquement parmi lesquels je retiendrai en particulier: Henri ANIDO, Pantxoa SUSPERREGUY, Roger BERNET, Michel POULOU et les frères PEPEDER.

   

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